Oyé! Oyé ! Nous avons vu à MoiElle le dernier rejeton des célèbrissimes studios Ghibli cofondés par le vénérable Hayao Miyazaki. Les studios qui ? Laissez moi vous éclairer en quelques mots : Le château dans le ciel, Mon voisin Totoro, Princesse Mononoké et le chef d’oeuvre absolu Le voyage de Chihiro. C’est bien simple, ils sont avec les studios Pixar de Californie, un des meilleurs studios d’animation au monde. Pas étonnant d’ailleurs, que ces Japonais pas comme les autres aient des rapports privilégiés avec la firme à la lampe de bureau Luxo. Aujourd’hui, les génies de la Japanimation nous reviennent dans un nouvel exercice lyrique.
Arrietty le petit monde des chapardeurs, en japonais « Karigurashi no Arietti »
Cette fois ce n’est pas le géant Miyazaki qui est au commande mais Hiromasa Yonebayashi (à vos souhaits), qui après joué le rôle de superviseur des effets visuels pendant des années, signe ici sa première réalisation. Quelle est l’histoire ? De minuscules êtres vivent en marge de la société des hommes dans un Japon pré-moderne de la banlieue rurale de Tokyo. Obligés de voler aux humains pour subsister, ces Chapardeurs ne sont connus que des chats et autres rats des champs. Aucun homme n’a aujourd’hui eu connaissance de leur indépendante existence. Aucun ? Excepté un jeune garçon très malade du nom de Sho qui va se retrouver nez à nez avec la petite Chapardeuse Arriety emprunte d’une liberté récente. Au delà des craintes des antagonismes évidents, naîtra une amitié profonde au delà du temps, de l’espace et des différences avec comme dénominateur commun la considération de la vie.
Alors c’est comment ?
Et bien c’est très poétique comme souvent avec le studio Japonais Ghibli. Le rythme est assez lent, mais il en ressort une sensibilité très prononcée, axée sur les vraies valeurs et sensibilité de la vie. La famille, la nature, l’amitié et le respect du temps qui passe. L’animation et le graphisme sont réellement splendides, et la bande son est comme souvent riche de subtilité, sans jamais surcharger le propos. Ça fait réellement du bien de voir un film où on prend le temps d’expliquer et de faire ressentir les choses en toute simplicité. Sans fioritures, sans se demander si le spectateur va pas zapper avec sa télécommande. Vous savez dans les productions modernes, on veut nous en caser le plus possible en le moins de temps possible. Là il n’est pas question de paraître, mais d’être dans le vrai, un pur condensé d’humanité détonnant. Aujourd’hui, il est presque subversif dans nos sociétés occidentales de montrer un tel bol d’innocence avec une telle simplicité. Certains pourront rétorquer que le scénario est assez faible, je répondrais à cela que la poésie est à ce prix. Avec Arrietty, c’est un vrai voyage en dehors de la vie moderne et du temps accéléré. On aimerait presque être définitivement du voyage, avec juste un petit morceau de sucre voguant dans une tellières sur une rivière de la campagne japonaise. 😉
8/10
Les +
- Poésie enchanteresse permanente
- Beauté graphique stupéfiante
- Un voyage en dehors du temps
- On en ressort apaisé
Les –
- Sera trop lent pour certains (vos hommes ?)
- Scénario peut être trop léger
La bande annonce